« Le syndrome du bien-être » Carl Cederström et André Spicer
« Le syndrome du bien-être » est un livre salutaire. On ajouterait même,… qui fait du bien ! Pourtant le propos est sombre et la dénonciation argumentée. Carl Cederström, enseignant-chercheur à la Stockholm Business School et André Spicer, professeur à la Cass Business School, analysent comment, aujourd’hui, la promotion et le développement du bien-être participe d’une véritable vision aseptisée et bien-pensante du bonheur. Pire, s’occuper de son propre bonheur serait devenu une obligation morale. A travers l’analyse des phénomènes comme le coaching ou les programmes sportif au sein des entreprises, les auteurs montrent comment la promotion et la conservation de sa santé s’inscrivent désormais sous le registre de l’impératif. « La moralité ne recoupe pas uniquement la relation que nous entretenons avec les autres, mais aussi celle que nous entretenons avec nous-mêmes, et plus particulièrement avec notre corps. » Dans ce processus, la préoccupation individuelle du bien-être glisserait vers un processus de bio-morale et produirait des jugements dépréciatifs portés à l’égard de ceux qui ne prendraient pas soin de leur corps. Les auteurs parlent à ce titre d’une véritable idéologie du bien-être. Car dans l’univers du flexible, de l’ hyper connecté ou toute chose se trouve à l’état de fluidité permanente, il faut savoir être à l’écoute de son corps ! Aurélien Dutier |